03 - Laissez-nous rêver

Tentons de rassembler ici tout ce qui concerne cette chanson (paroles, clips, lives, analyses, impressions, ...) afin de reconstituer ensemble
l'Encyclopédie Rippertienne Absolue.

Aucun commentaire sur cette chanson culte, il faut rectifier ça.

déjà les lyrics :

Citation :

Pas la peine de nous répéter
A la radio à la télé
Que la vie n'est pas vraiment rose
Et l'avenir plutôt morose
Quand on regarde autour de nous
C'est la galère un peu partout
Y'a même des gens qui n'ont plus d'quoi
Vivre dignement comme toi et moi
Oh ! Laissez-nous rêver
Laissez-nous espérer
Laissez-nous croire qu'on n'se bat pas pour rien
Oh ! Laissez-ous rêver
Laissez-nous espérer
Laissez-nous croire qu'on est sur l'bon chemin
Oh ! Laissez-nous rêver
Laissez-nous espérer
Laissez-nous croire qu'on n'est pas là pour rien
Oh ! Laissez-nous rêver
Laissez-nous espérer
Nous faites pas croire qu'on s'est trompé d'destin
Vous nous parlez d'tout réformer
De tout changer d'nous adapter
Il n'vous vient jamais à l'esprit
De nous demander notre avis
Vos mensonges vos idées reçues
Ca n'sert à rien on n'en veut plus
Ni d'vos discours pleins d'faux semblants
Laissez-nous vivre notre présent
Oh ! Laissez-nous rêver
Laissez-nous espérer
Laissez-nous croire qu'on n'se bat pas pour rien
Oh ! Laissez-ous rêver
Laissez-nous espérer
Laissez-nous croire qu'on est sur l'bon chemin
Oh ! Laissez-nous rêver
Laissez-nous espérer
Laissez-nous croire qu'on n'est pas là pour rien
Oh ! Laissez-nous rêver
Laissez-nous espérer
Nous faites pas croire qu'on s'est trompé d'destin
Oh ! Laissez-nous rêver
Laissez-nous espérer
Laissez-nous croire qu'on n'se bat pas pour rien
Oh ! Laissez-ous rêver
Laissez-nous espérer

C'est la chanson la plus engagée politiquement parlant de Rippert. Alors que l'ensemble de la population mondiale et africaine pense que l'art de Rippert se limite à la laque dans les cheveux et aux chansons d'amour, Rippert prouve le contraire dans cette chanson qu'on peut qualifier d'hymne digne de l'Internationale socialiste.

Le social intéresse donc Rippert. Il faut évidemment rappeler le contexte économique et social de la création de cette chanson. En effet, Rippert sort son album en 1994, alors que la crise économique de 1993 sévit toujours, et que la prochaine l'élection du nouveau président qui doit en terminer avec le double septennat socialo-communiste est dans tous les esprits.
Rippert veut marquer le débat qui fait rage sur la montée des inégalités au sein de la société française.

Il commence par une critique des médias. La radio et la télé sont pointées du doigt. Rippert leur demande fermement d'arrêter de "nous répéter que la vie n'est pas vraiment rose, et l'avenir plutôt morose". Rippert en 1994 pratique un rythme de tournage de Premiers Baisers de plus en plus élevé. Quand il rentre après une journée de taf, où il a dû sentir la mauvaise haleine de Virginie Desarnaults, s'engueuler avec Fabien Remblier et violer une figurante a priori non consentante, notre Rippert en a marre de voir des journaux télévisuels miner son moral, et le moral de ses "fans" par la même occasion.
Rippert rappelle qu'il suffit de regarder "autour de soi" pour s'apercevoir de la misère. Rippert rappelle même qu'en 94 il y a des gens qui "n'ont plus de quoi pour vivre  dignement comme toi et moi". Identification totale de Rippert avec son public, Rippert se place en porte parole de son public. On peut aussi voir que le Rippert anticipe avant tout le monde que pour gagner en crédibilité en France, il faut faire une chanson sur les pauvres afin de passer dans les Enfoirés et vendre quelques disques. Mais il n'empêche que le Rippert, honnête ou pas, nous fait vibrer et remet en question notre société socratique du "chacun à sa place".
C'est ainsi qu'il parle de dignité et on peut lui tirer notre chapeau parce que la dignité c'est important. Rippert envisage peut être de rassurer les mamans (c'est important les mamans comme disait Anthony Dupray) de ses fans. On sait que le Rippert a découvert les joies des drogues en 1993, après une soirée "perçage de veines ",organisée par Joël.
Ne se contentant pas de se mettre à la place de son public, Rippert lance son refrain comme un hymne (et non un hymen) : "OH, laissez nous rêver...etc."
La force du "Oh" est palpable, Rippert exhorte les puissants, c'est à dire les médias, les hommes politiques, les ingénieurs du son qui "arrangent" sa voix, à "nous laisser rêver".
Rippert se place dans la lignée d'un Diogène, d'un Bacon ou d'un Danny le rouge des grands soirs. Sa formation marxiste acquise aux côtés d' Anthony Dupray lors de la tournée 94, rassemblant les deux beaux gosses de premiers Baisers et les pénibles jumelles, est particulièrement visible. C'est un refrain a base de dialectique matérialiste. L'Histoire néo-Rippertienne pour Rippert doit se faire tout d'abord par un "rêve", "des rêves", acquis par les luttes, permettant la possibilité d'espérer, de croire. Puis ce sont les considérations matérielles qui primeront, "on ne se bat pas pour rien", c'est à dire ici plus précisément pour tourner un clip hors de la cafèt' et anticiper sur la chute des actions TF1 afin de toucher une prime à la casse pour chaque épisode rediffusé sur AB1.
On peut voir aussi et encore toute l'influence chrétienne qui sévit dans l'œuvre de Christophe. Rippert, comme Ophélie Winter, cherche le "bon chemin", celui de l'espérance et de l'apocalypse, c'est à dire l'arrivée de la Justice sur la Terre, pas le groupe de techno de merde, ni même la procès pour agression sexuelle dans les locaux d'AB.

Dans le deuxième couplet Rippert enfonce le clou. Il devient moins théorique, pour entrer dans le fond du sujet. "Vous nous parlez de tout réformer, de tout changer, de nous adapter".
C'est un message envoyé tant à Balladur qu'à Fabius. Il est évident que ça a dû trembler Rue de Solférino. Les politiques en prennent pour leur grade avec Rippert, sans distinction car Rippert est au dessus de ça. On peut émettre l'hypothèse d'une influence de ses parents, commerçants, probablement gagnés depuis toujours aux thèses poujadistes et à l'anti-parlementarisme.
Rippert ne croit pas en la politique, et surtout pas en les "hommes". Il parle de "mensonges", "d'idées reçues", pour mieux montrer la corruption qui règne et le manque de connaissance du "terrain" de nos soi disant "représentants".
Il utilise encore le "nous" pour parler de lui et de ses fans, contre "eux". Rippert ici filtre dangereusement avec le populisme anticapitaliste, non identifié si il est de gauche ou de droite. Rippert a toujours nié avoir été syndiqué  CGT-Pento en 92.
Pour finir Rippert affirme qu'il faut "laisser vivre notre présent". On se croirait revenu en Mai68, où il fallait "jouir maintenant et tout de suite" en chiant sur le système. C'est courageux de la part de Rippert, car depuis la fin des années 80 et les thèses de Luc Ferry, Mai68 n'a plus le vent en poupe. Rippert lui se place en hédoniste, sexuellement hot, refusant de voir la vie en noir parce que des Somaliens crèvent de faim, que des Yougos s'engorgent entre eux, où parce que Camille Raymond a un front plus large que celui de l'Est.

Pour conclure on peut dire que Rippert a osé sortir une chanson engagée, à une époque où la bien pensante droite balladurienne dominait les débats.  Rippert n'use d'aucune démagogie, critiquant avec arguments et vision de fond, des problèmes de la société. Il offre des perspectives claires et utilisables pour les mouvements sociaux, qui gonfleront en 95 avec la montée du FN et les grandes grèves, qui sont en partie imputables au travail de sape de Christophe Rippert, qui devient le Bob Dylan des jeunesses chiraquiennes. Enfin on peut affirmer que cette chanson n'a pas perdu une ride par rapport à la situation actuelle. Sarkozy devrait se méfier de cet avertissement rippertien. Il est possible que dans les mouvements sociaux de 2009 soit scandé "Oh, laissez nous rêver".

Ca fait longtemps que j'avais envie de lire quelque chose comme ça sur cette chanson. Merci.

Parfum !

J'adore son ton ultar (!) menaçant quand il sort "pas la peine de nous répéter". Ca me donne envie d'une barbapapa:sigh:

Valf a écrit:

J'adore son ton ultar (!) menaçant quand il sort "pas la peine de nous répéter". Ca me donne envie d'une barbapapa:sigh:

Qu'est ce que je vient foutre la moi? :tab':

Mon humour pourri,tu sais...

Hohoho !!!!
J'Heny Ankhor :groum:

Citation :

Y'a même des gens qui n'ont plus d'quoi
Vivre dignement comme toi et moi

C'est quoi vivre dignement comme Rippert en fait ?

Raskolnikov a écrit:

Citation :

Y'a même des gens qui n'ont plus d'quoi
Vivre dignement comme toi et moi

C'est quoi vivre dignement comme Rippert en fait ?

C'est pouvoir se deguiser en pirate, suéder "Taxi Driver" et danser devant la France entiere sur "Youvibes"

j'aime bien aussi cette chanson
sa mélody,sa façon de la chanter

ange78 a écrit:

j'aime bien aussi cette chanson
sa mélody,sa façon de la chanter

Non mais c'est quoi ce trollage !
Tu en penses quoi politiquement de cette chanson surtout ?

niveau politique je ne suis pas trop experte
je pense jute que cette chanson me parle personnellement
elle a pas un texte complexe pour faire une chanson
elle est directe,simple
elle est vrai
le texte et les phrases sont bien construite
les paroles c'est ce qu'ont peux penser sur les personnes concernés

ange78 a écrit:

je pense jute

Hé bah dis donc

purée ce clavier il peut pas faire ce que je lui dit
cela fait 10 fois que je reécrie ce mot

"je pense juste"

C'est quand même une chanson qui dénonce les failles du centralisme d'Etat caractéristique de la France post-jacobine malgré les lois Defferre et Raffarin et une crise de la démocratie représentative puisque Christophe affirme : "vous nous parler de tout réformer (...), Il ne vous vient jamais à l'esprit, de nous demander notre avis".
C'est grave quand même...

http://rapidshare.com/files/273345330/Laissez_nous_r__ver2.vob.html

Je kiffe celui là.

bof a écrit:

http://rapidshare.com/files/273345330/Laissez_nous_r__ver2.vob.html

Je kiffe celui là.

WAOOUUUUH !!! Merci Bof


Dommage cependant qu'il n'y ai pas le son, mais ce que j'en voit, ca a l'air mooorteeeel!!! (les images de SDF et de manifestation, Rippert qui chante!!!)



MEEEEEEEEEEERCI BOF!

Si si y'a le son, sur VLC tu vas en audio, piste audio, piste 2.

Je sais pas ou j'ai encore planté -_-

Paris Gare de Lyon

Mon dieu quel clip de merde
Le réalisateur est un taré, vraiment. J'adore le gloss de Rip' aussi

Raskolnikov a écrit:

Mon dieu quel clip de merde
Le réalisateur est un taré, vraiment. J'adore le gloss de Rip' aussi

Putain oui !
C'est génial. J'ai jamais vu quelqu'un filmer aussi bien les clochards !

Pierre Pierre a écrit:

Raskolnikov a écrit:

Mon dieu quel clip de merde
Le réalisateur est un taré, vraiment. J'adore le gloss de Rip' aussi

Putain oui !
C'est génial. J'ai jamais vu quelqu'un filmer aussi bien les clochards !

C'est clair !!

















A votre avis, Rippert a collaboré avec les RG en filmant les manifs de 95 ?

A noter, dans les manifestants, la présence d'un Timmy:

https://www.youtube.com/watch?v=AImp7JhZfM[youtube]

WTF le clip en HD/3D ?!

Je me fais l'album ce soir ... Et je savoure et re-savoure cette chanson.   

Elle est tellement d'actu en ce moment en plus...

Ouais c'est notre hymne au bonheur. Si je présente Mimite ce sera sa chanson de campagne.